INTERVIEW : ANDY ALLO, « Savoir que le pays que j’aime tant, m’aime en retour, fait toute la différence. » 

andy-allo-interview-lefilmcamerounais-1

La chanteuse, musicienne et actrice Andy Allo a donné une interview exclusive à LFC. Elle est revenue sur les débuts de sa carrière d’actrice, son parcours de Bamenda, sa ville de naissance, jusqu’à Hollywood, et les liens qu’elle entretient avec son pays d’origine. Entretien. [La version anglaise à la suite – English version following]

LFC : Vous avez d’abord été connue en tant que chanteuse avant de devenir actrice. Diriez-vous que votre carrière de chanteuse a été un tremplin pour le métier d’acteur?

Andy Allo : J’ai toujours fait les deux simultanément, mais ma carrière en tant que musicienne a décollé en premier. Être chanteuse et musicienne m’a incontestablement ouvert beaucoup de portes comme actrice, mais j’ai encore dû pas mal travailler pour étudier et apprendre le métier d’actrice. J’ai obtenu mon premier rôle dans série « The Game ». C’était ma première audition pour la télévision et je l’ai eu. Un rêve qui se réalisait. C’était avant que je ne rencontre et tourne avec Prince. Cependant, tout le temps que j’ai consacré jusque-là dans la musique a été une expérience si enrichissante, dans laquelle je puise lorsque j’interprète un personnage. Certains rôles que j’ai joués sont en rapport avec la musique, comme mon rôle dans « Pitch Perfect 3 ». J’ai tellement eu plaisir à jouer une méchante chanteuse de rock’n’roll. Très prochainement, j’incarnerai le rôle principal d’une des séries de Amazone intitulée «  Upload », et il n’y a aucun lien entre mon personnage et le fait d’être musicienne ou chanteuse. Je suis impatiente de dévoiler cette facette de moi en tant qu’artiste, être capable d’incarner différents personnages et raconter une histoire sensiblement différente de la mienne. 

LFC : Comment s’est passé le passage au métier d’actrice?

Andy Allo : Interpréter de plus en plus de rôles a été relativement facile, notamment parce que c’est quelque chose que j’adore faire. Je dirais que le plus difficile dans le fait de davantage me consacrer à ma carrière d’actrice a juste été de prendre le temps nécessaire pour développer mes compétences. Lorsque j’ai commencé mes premières auditions, j’ai eu beaucoup de retours disant que j’étais « Green », mais qu’ils m’aimaient bien. Typiquement, « Green » signifie que l’on a une certaine expérience ou assurance pendant l’audition. Mais je savais que je manquais d’entrainement, alors je me suis renseignée, j’ai demandé conseil auprès de quelques amis qui réussissaient, et je me suis inscrite à un programme de formation Meisner de 2 ans à Los Angeles. Tout ce temps passé à peaufiner mon métier, et m’impliquer dans une formation a été inestimable. J’ai obtenu mon diplôme l’année dernière, mais je ne cesse d’apprendre et à me lancer des défis comme actrice. Jouer la comédie ou la musique exige tous les deux d’avoir un grand coeur et être complètement présent en tout temps. Ils sont réellement complémentaires l’un de l’autre. Mais j’avoue qu’il est parfois plus facile de ne pas être totalement présent quand on joue de la musique, parce qu’on peut se cacher derrière un micro ou une guitare… alors que quand on joue la comédie, on a nulle part où se cacher. La caméra voit tout. 

LFC : Vous êtes native de Bamenda, et à présent vous tracez votre chemin à Hollywood. Quel est le secret de votre réussite?

Andy Allo : Écoutez, je ne pensais sincèrement pas que je serais où je suis aujourd’hui. J’en rêvais simplement. Je l’espérais, mais je ne m’attendais pas à ce que cela arrive comme cela a été le cas. À 13 ans, je voulais devenir une grande star de la pop, mais au lieu de cela, ma carrière a pris tellement de fois des tournures inattendues que j’ai appris à juste me laisser aller. Et honnêtement, je ne changerais rien. Je n’ai pas de secret pour réussir, mais s’il y en avait un, je dirais que je le fais parce que ça me rend heureuse et qu’il n’ y a pas de plan B. Aucun obstacle ne m’empêchera d’être une artiste et une actrice. J’ai appris qu’aussi longtemps que tu fais quelque chose que tu aimes, qui te rend heureux et que tu n’abandonnes pas…tu réussiras. J’ai commencé par faire des vidéos en ligne tous les lundis sur ma page Facebook où je postais quelques unes de mes chansons. Je le faisais juste pour m’amuser et ça a plu à des gens qui, à présent me suivent régulièrement; c’est aussi de cette manière que d’autres ont découvert ma musique, puis sont venus à mes concerts. Quand quelqu’un me dit qu’il attend à présent les lundis pour m’entendre chanter, ça me donne toute la motivation dont j’ai besoin pour continuer à avancer. C’est très important pour moi de savoir qu’une personne a été touchée par mon art. 

LFC : Vous êtes née à Bamenda et avez vécu au Cameroun jusqu’à l’âge de 12 ans. Est-ce que votre enfance au Cameroun a eu une influence sur vous en tant qu’artiste?

Andy Allo : Absolument. Grandir au Cameroun m’a permis de baigner dans une culture tellement riche et profonde. C’est là que j’ai commencé à écrire des poèmes. C’est là que j’ai eu mon premier coup de coeur. C’est là que j’ai appris à jouer de la musique et à danser. Je chantais et dansais sur les musiques de Miriam Makeba, Manu Dibango et Les Nubians. C’est aussi là que j’ai appris et développé un profond respect pour la culture, l’histoire et l’éthique du travail. Je ne pense pas que j’en serais où je suis aujourd’hui si tous ces éléments ne s’étaient pas greffés en moi pour former la personne que je suis. Cela a façonné en moi une perspective unique sur le monde, et une qui soit inestimable. 

LFC : Quelque chose à dire à nos cinéphiles, tout particulièrement les cinéphiles camerounais?

Andy Allo : Oooh, avez-vous déjà vu « Hero » ou « Perfect 3 »?? Pas uniquement parce que j’y joue, mais parce qu’ils sont géniaux! Ok, mon jugement est un peu biaisé (rire). Je suis actuellement en pleine préparation d’un film avec Jay Pharoah dont la sortie est pour bientôt, et je suis excitée à l’idée que vous puissiez le voir. Merci à vous de regarder des films, d’écouter de la musique et de soutenir les artistes camerounais.  Savoir que le pays que j’aime tant, m’aime en retour, fait toute la différence.

Traduit de l’anglais par la rédaction. 


[English version]

INTERVIEW : ANDY ALLO, « It really makes a difference knowing the country I love so much, has love for me too. »

andy-allo-interview-lefilmcamerounais-1

Singer, musician and actress Andy Allo gave an exclusive interview to LFC. She has returned to the beginnings of her career as an actress, her course from Bamenda, her birthplace to Hollywood, and the links she has with her country of origin. Interview. [English version]

LFC : You were first known as a singer before coming to act. Would you say that your singing career was a stepping stone to becoming an actress? 

Andy Allo : I’ve always kind of done both simultaneously but the music took off first. Being a singer and musician has definitely opened a lot of doors for me as an actress but I still had to put in the work to study and learn the craft of acting. My first role was on the tv show The Game. It was my first tv audition and I got it. That was a dream. This was before I had met and toured with Prince. The time I’ve put in with music though has given me such a wealth of life experience to draw upon when it comes to acting. Some of the roles that I’ve gotten are music related like my role in Pitch Perfect 3. I had so much fun playing a rock n roll mean girl. Most recently, I’ll be acting as the lead in an Amazon series titled Upload and my character has nothing to do with being a musician or singer. I can’t wait to show that side of myself as an artist. Being able to embody different characters and tell a story different from mine.

LFC : How did the transition to the profession of actress? 

Andy Allo : Transitioning to doing more acting was easy because of how much I love it so much. I’d say the hard part of focusing more on acting was just taking the time to build up my skills. When I first start auditioning, I’d get a lot of feedback of being “green” but that they liked me. Green typically means experience or a certain confidence you have in the audition. I knew I lacked the training so I asked around, talked to some friends who were having success and I enrolled in a 2 Year Meisner Training Program in Los Angeles. Spending that time fine tuning my craft and investing in a foundation was priceless. I graduated last year but I still continue to learn and challenge myself as an actor. The thing about performing in acting or music is that they both require an open heart and for you to be completely present. They truly compliment each other.  I’d say sometimes it’s easier to not be fully present when playing music because you can hide behind a mic or guitar..whereas with acting, there’s nowhere to hide. The camera sees everything.

LFC : You are native of Cameroon, and now make your way to Hollywood. What is the secret of your success?

Andy Allo : Listen, I had no idea this is where I would be. I dreamt of it. I hoped for it but I didn’t expect it to happen the way it did. I thought I’d be a huge pop star at 13 and instead my career has taken so many unexpected turns that I learned to just go with with flow. And honestly, I wouldn’t change a thing. I don’t have a secret to my success but if anything I’d say that I do this because it makes me happy and there’s no plan B. There’s no amount of rejection that will stop me from being an artist and performer. I’ve found that as long as you do something for the love and joy of it, and don’t give up…you will have success. I started doing these live streams every Monday on my Facebook where I’ll play a couple songs. I just did it for fun and people tuned in for it, now they’re making sure it’s on their calendar and some people have found my music through it and then come to my concerts. When someone says to me, they look forward to Monday’s now to listen to me sing, that gives me all the motivation I need to keep going. It means the world to me that my art has touched someone.

LFC : You were born in Bamenda and lived in Cameroon until 12 years old. Did your childhood spent in the country have an influence on you as an artist? 

Andy Allo : Absolutely. I was surrounded by such a rich and deep culture growing up in Cameroon. That’s where I began writing poetry. It’s where I had my first crush. It’s where I learned about music and learned how to dance.  I would sing and dance to Miriam Makeba, Manu Dibango and Les Nubians. It’s also where I learned about and grew a profound respect for culture, history and work ethic. I don’t think I’d be where I am today if those things weren’t woven into the fabric of who I am. It gave me a unique perspective on the world and one that is invaluable.

LFC : Something to say to our cinema lovers, especially to Cameroonian ones?

Andy Allo : Ooo have you watched The Hero or Pitch Perfect 3 yet?? Not just because I’m in it but because they’re amazing! Ok I might be a little biased. Ha. I actually have a film coming out with Jay Pharoah soon so I’m excited for you all to see that. Thank you for watching films, listening to music and supporting Cameroonian artists. It really makes a difference knowing the country I love so much, has love for me too.

M.N.

Advertisement