CINÉMA : Vu ” Profanation ” de Marc Anda, verdict ?

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Marc Anda a présenté dimanche 28 Avril 2019 à Sita Bella à Yaoundé, son premier long métrage intitulé « PROFANATION » après l’avoir montré à Douala et à Nkongsamba.  Le film aborde le sujet de la préservation des valeurs traditionnelles dans des sociétés qui connaissent de grandes mutations socioculturelles. Il s’adresse à la nouvelle génération d’africains qui même à leur insu, ont le dos tourné sur leurs us et coutumes. Malgré quelques remarques fait à l’endroit de Marc Anda, son œuvre a été bien appréciée par les participants qui ne se sont visiblement pas ennuyés pendant toute la projection.

« PROFANATION » retrace l’histoire d’Eyana et ses camarades de classes, qui traversent un lieu sacré afin de se rendre dans un village où ils vont tourner leur film de fin de formation. Ils se reposent sous un arbre sacré qu’ils profanent sans s’en rendre compte. Aussitôt, ils sont en proies à des phénomènes surnaturels. Vont-ils s’en sortir vivants ?

A bien analyser, l’idée véhiculée dans ce film est que nos traditions ne sont pas du tout mortes et même dans leur fond commun qui fait d’elles une forme de justice corrective. Ceux qui foulent aux pieds ce qui est prohibé, ceux pour qui les tabous culturels ne méritent plus qu’ils soient  observés, profanent tous l’ordre ancestral. Ces sacrilèges toujours inscrits dans le registre des croyances locales entrainent irréversiblement des malédictions et possessions maléfiques

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Les différents spectateurs présents à cette projection ont plébiscité le film et n’ont d’ailleurs pas caché leur enthousiasme. Les propos de Raymond, sont sans équivoque :

«  C’est un bon film. On sait tous le grand coup de massue que reçoit actuellement la culture camerounaise. Nous éduquer sur notre culture avec un film comme celui-ci est un grand exploit. J’ai aimé».

Les séquences dans lesquelles un des personnages appelé Kamdem intervient ont mis la salle dans l’euphorie totale à plusieurs reprises.

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Le film de Marc Anda a été également tari d’éloges par des figures bien connues du Cinéma Camerounais telles que Narcisse Wandji et bien d’autres présents à ce rendez-vous.  Le film a été une réelle satisfaction pour les professionnels de l’écran.  La réalisatrice camerounaise Françoise Ellong a jeté son dévolu sur la qualité de l’écriture, le jeu d’acteur d’Anne Marie Kom qui joue le rôle de Muna et la musique du film signée Oncle Manu.

Il est à rappeler que « PROFANATION » est un mélange de comédie et d’horreur.  Un choix de genre qui s’écarte  des règles conventionnelles des films d’horreurs.  La lumière et le décor employés par le film ne faisaient pas penser à la peur.

« Le choix de l’espace et les lumières ne sont pas faits pour un film d’horreur. Voilà, c’est un aspect à revoir pour rendre ce film plus attrayant » constate Ernest, réalisateur. Le mixage son du film serait aussi à revoir.

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Pour Marc Anda, le réalisateur, « PROFANATION » est un film à triple objectifs. D’abord, il éduque le public sur l’importance et la place de la tradition dans la vie culturelle de tout un chacun. Ensuite, le film est produit pour restaurer les salles de Cinéma, qui se vident des personnes au fil des années. Enfin, l’œuvre est destinée aux prochains Festivals de Cinéma d’ici et d’ailleurs.

Nonobstant, les petites observations portées à l’œuvre de Marc Anda n’ont pas empêché la grande équipe de production d’être sensible aux différentes émotions produites par le film dans la salle Sita Bella :

« Ça me fait plaisir de voir comment le public a accueilli notre film. C’est la première fois que j’assiste à la projection de ce film. Puisque pendant les précédentes  projections j’étais malade. Et aussi, je suis très contente des observations faites par le public venu ». Déclare Anne Marie Kom, actrice du film.

Marc Anda « le public de Yaoundé était bien différent de celui de Douala et Nkongsamba, où on avait que des profanes. Ici à Yaoundé on a eu la chance de projeter face à nos ainés du métier, qui ont su nous dire ce qu’il fallait régler pour les prochaines sorties. Nous les remercions pour tout ».

N.J.S.

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A L’AFFICHE : Minga, “l’unstoppable”

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L’engouement du public pour le film ‘‘Minga et la cuillère cassée’’ reste inaltérable deux années après sa sortie officielle. Le public s’est massivement mobilisé pour aller suivre la projection du de l’oeuvre de Claye Edou ce mercredi 24 avril 2019 à l’Institut Goethe de Yaoundé.  Un retentissement qui arrive juste après la nouvelle récompense reçue au Festival Kingstoon en Jamaïque.

Une masse importante de personnes s’est déplacée pour aller communier avec le Cinéma Camerounais.  La salle de projection de l’institut Goethe était en panne de places. Le film, comme d’habitude, a suscité beaucoup d’émotions dans le public. Certains participants se sont identifiés aux personnages, pendant que d’autres à travers ce film ont reçu une petite piqûre de souvenir de leur enfance.

Ce film me fait voyager dans le temps. Quand je le regarde, je pense directement à ce grand feux qu’allumais souvent mon grand-père à chaque fois qu’il nous contait cette histoire riche de conseils.

Nous confie Godlove.

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Les expressions  et séquences telles que ‘‘Kodogologokooooo’’, ‘‘Wanda’’, les répliques de Mamie Kaba et  les pas de danse esquissés tout le long du film ont mis la salle dans une  grande ambiance cinématographique. A la fin de la projection, l’on pouvait écouter des enfants reprendre ces paroles avec beaucoup de maitrise et d’enthousiasme. Une grande satisfaction pour le réalisateur Claye Edou.

J’en retiens une très grande joie, ça a été un véritable moment de communion. Très heureux de voir le public adhérer au film.

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(c) Dolly Nwafo

Il faudrait rappeler que “Minga et la cuillère cassée” est une histoire adaptée entre deux générations différentes, facilitant ainsi la transmission de la mémoire.

Minga c’est une double inspiration. C’est un conte que nos parents  nous faisaient écouter dès le bas âge. Et je me suis aussi inspiré du recueil de contes Camerounais  “La cuillère cassée”  de Charles Binam Bikoi et de Emmanuel Soundjock, paru  en 1970.

Explique Claye Edou.

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(c) Dolly Nwafo

Cette forte base historique confère à ce film une grande valeur artistique. Malgré le fait que l’histoire soit ancienne, cela n’empêche en rien « Minga et la cuièllere cassée » de parler aux jeunes d’une génération bien plus lointaine à l’histoire.  Deux semaines avant cette projection, Claye Edou avait triomphé au Festival Kingstoon en Jamaïque, remportant le titre de “Meilleur Long-métrage International“.

plus on est récompensé plus ça crée le buzz et du coup le public est attiré. Pour le coup de ce soir, je pense que la victoire à Kingston en est pour quelques chose. Je n’hésiterais pas à programmer une autre projection si l’occasion m’était donnée.

Rejoindre la Page Facebook Officielle du film ICI.

N.J.S.