Il serait temps que les Cinéastes songent à raconter l’histoire de figures qui ont marquées le Cameroun et les Camerounais ! Du moins, c’est la conviction que nous avons chez Le Film Camerounais, car l’éducation et le devoir de mémoire passe aussi par le Cinéma.
Ceci n’est ni une liste exhaustive, ni un classement de quel ordre que ce soit des personnalités dont nous pensons mériteraient un biopic* au Cameroun. Chacun d’eux a su marquer le peuple camerounais par ses actions, ses convictions et même par les mystères qui planent autour de leurs disparitions parfois soudaines.
Retour sur cinq figures qui chez Le Film Camerounais, nous interpelle et nous donne envie de voir se partager le temps d’un film, l’histoire de ces vies et parcours parfois incroyables …
Première épouse du Président Paul Biya (avec qui elle a eu un fils, Franck Emmanuel Biya) décédée en juillet 1992 à l’âge de 57 ans, Jeanne Irène est la soeur ainée du ministre Robert Nkili (du Travail entre 2002 et 2011 et des Transports depuis 2011) et la tante de Louis-Paul Motaze, secrétaire général des services du Premier ministre. De son vivant, elle a mené plusieurs actions humanitaires et de bienfaisance. Une superstition et beaucoup de mystère plane jusqu’aujourd’hui autour de sa disparition qui a été soudaine : elle serait mystique et donc tout sauf ordinaire.
Héritier du trône de la dynastie Bell (fondée en 1792) à la mort de son Père, Rudolf Duala Manga Bell s’est opposé au projet du gouverneur allemand Théodore Seitz qui était de transformer la ville de Douala en ville exclusivement réservée aux Allemands. Il s’est alors allié à plusieurs chefs d’autres villes du pays pour faire barrage à ce projet qui excluait les autochtones. Au courant de la mutinerie, les Allemands l’ont arrêté un 10 mai 1914, l’accusant d’haute trahison, puis l’ont exécuté par pendaison le 8 août 1914 dans sa ville natale.
Premier Président de la République du Cameroun, il a tenu pendant plusieurs années le pays d’une main de fer. En 1966, malgré l’opposition du Parti des Démocrates Camerounais, il fonde un parti unique : l’Union Nationale Camerounaise (UNC). Elu en 1960, il quitte le pouvoir de façon inattendue et cède sa place à son successeur constitutionnel, l’actuel Président de la République son excellence Paul Biya le 4 novembre 1982, officiellement pour raisons de santé. Des conflits internes l’amène également à sortir de l’UNC. Dans l’opinion publique, Ahmadou Ahidjo, “ça passe ou ça casse”. Mort le 30 novembre 1989, il est enterré au Sénégal où il s’était exilé avec sa femme Germaine, qui se bat pour que le cercueil de son mari retourne au Cameroun.
Surnommé Mpodol qui signifie “Porte-Parole”, il est la première personnalité politique à revendiquer l’indépendance du Cameroun et l’unification des parties orientale (sous tutelle française) et occidentale (sous tutelle anglaise). Ceci fait de lui la figure par excellence de la lutte pour l’indépendance au Cameroun. Membre de l’UPC (Union des Populations du Cameroun), le parti devient illégal lorsque Ahmadou Ahidjo alors Président de la République proclame le parti unique. Ruben Um Nyobé se bat alors avec ses compères avec qui il rejoint les maquis, exerçant ainsi dans la clandestinité jusqu’au jour où une opportunité s’offre à eux pour que le parti redevienne légal. Les négociations n’aboutissent cependant pas et Um Nyobé est exécuté le 15 janvier 1971 par l’armée camerounaise, avec l’assistance et l’appuie de l’armée française. Il a été officiellement proclamé Héros national par l’Assemblée nationale du Cameroun le 27 juin 1991.
Fervente militante du RDPC (Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais), parti politique du gouvernement en place au Cameroun, Françoise Foning était l’une des femmes d’affaires les plus influentes du pays. Maire de Douala 5ème, elle a été Vice-présidente exécutive de la table ronde des Hommes d’Affaires Africains, Présidente du Regroupement des Femmes d’Affaires du Cameroun, Présidente du Réseau Africain pour l’Entreprenariat Féminin, Vice-présidente internationale pour le Forum Francophone des Affaires et Présidente de l’Ong “femmes chefs d’entreprise mondiales”. Populaire auprès des Camerounais, elle est connue pour sa phrase “La vie c’est la bastonnade“, aujourd’hui devenue un véritable leitmotiv de nombreux jeunes entrepreneurs ou tout simplement toutes personnes désirant s’en sortir. Décédée lors d’un accident de voiture le 23 janvier 2015 à Yaoundé, elle laisse comme un grand vide derrière elle dans le paysage politique local.