Invité de l’émission “Decryptage” en début Août sur la chaine Vision 4, Jean-Pierre Bekolo s’est livré au jeu des questions réponses avec un franc parler déconcertant. Chez Le Film Camerounais, nous sommes convaincus qu’une interview comme celle-ci devrait être regardée attentivement par le plus grand nombre.
Durant une quarantaine de minutes, le Journaliste de la chaine essaye littéralement de décrypter la vision (très précise vous le verrez) du Cinéma, mais également du monde de JP Bekolo. Serein et souvent amusé par la nature des questions qui lui sont posées, le Cinéaste n’hésite pas à renverser les rôles en questionnant lui aussi un Journaliste parfois pris au dépourvu.
“Il faudrait bien qu’on ait un peu plus d’ambitions, en terme de Cinéma, c’est-à-dire que le contenu, soit aussi quelque chose qui nous édifie.”
Plusieurs passages de l’interview nous ont marqué, mais deux d’entre eux ont particulièrement attiré notre attention. Le premier, est sans nul doute la question posée par le Journaliste, qui s’interroge sur l’expansion du Cinéma et des films Nigérians, a contrario du Cinéma Camerounais.
“Je pose toujours la question : est-ce que vous vous souvenez d’un film nigérian ? (…) On en parle toujours au pluriel, c’est bizarre – les films nigérians-“
Celui qui a été récemment récompensé du prestigieux prix Prince Claus, n’a pas manqué de rappeler ce que le Cinéma en Afrique doit à l’industrie Nollywood, à savoir une véritable reconnaissance pour avoir permis une belle réconciliation avec le public. Il pense néanmoins qu’il est important de se questionner sur la nature de ce Cinéma, si celui-ci n’est pas capable de nous montrer ce qui se passe et ce qui peut arriver.
“Je demande toujours, pourquoi tous ces films n’ont pas vu venir Boko Haram ?”
L’autre passage qui a beaucoup attiré notre attention chez Le Film Camerounais, est la suggestion d’un téléspectateur, qui se demande quand le Cinéaste va-t-il rejoindre le gouvernement en guise de récompense qui serait à son sens amplement mérité. A cela, l’enfant terrible du Cinéma Camerounais et réalisateur du magnifique “Naked Reality” répond :
“Ce qui est intéressant en fait ici, c’est que (…) nous n’avons qu’une seule forme de récompense : la nomination. (…) Voilà un pays sans prix nationaux.”.
Sans plus tarder, découvrez dès à présent l’interview complète de Jean-Pierre Bekolo !