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LFC AWARDS 5 : un Anniversaire aux souvenirs mémorables !

Le 24 novembre 2022 a lieu le très attendu 5ème anniversaire de la Cérémonie de Récompenses. Une célébration placée sous le signe d’hommages rendus à d’illustres disparus de plusieurs pays dont le Cameroun, mais également la naissance d’une Compétition Internationale dédiée aux autres pays d’Afrique, les Caraïbes et leurs diasporas respectives. Découvrez les Lauréats !

La soirée a démarré avec le désormais classique Prix LFCinéphiles, qui récompense la Personnalité Préféré des abonnés et lecteurs assidus des différentes pages de LFC. Et cette année encore, la compétition a été rude, mais remportée haut la main par l’Actrice et ex Miss Cameroun Samantha Edima !

Le Prix Spécial Métier de l’Ombre est quant à lui revenu à la Scripte Zenabou Pomboura, pour l’ensemble de sa carrière, son expérience et son apport au Cinéma Camerounais.

Le Prix d’Honneur a suscité une émotion très particulière. Remis à titre posthume au comédien, dramaturge et metteur en scène Wakeu Fogaing, l’un des invités spéciaux de ce 5ème anniversaire Charles Tesson, ex DG de la Semaine de la Critique à Cannes, a eu la lourde tâche de remettre le trophée honorifique à sa compagne, la comédienne Anigue Feumba. Tous les deux très émus, le moment a été comme suspendu dans le temps et le discours d’Anigue a été suivi d’une salve d’applaudissements en mémoire de Wakeu Fogaing.

Dans la Compétition Internationale, le Sénégal a remporté le Prix du “Meilleur Court Documentaire” grâce au film “Tumeur Noire” de Babacar Sougou (trophée remis par notre invité spéciale Sébastien Onomo), alors que la RDC repartait avec le sésame côté documentaire avec l’oeuvre “En Route vers le Milliard” du documentariste hors pair Dieudo Hamadi. Du côté des fictions, le Sénégal a tout raflé avec le très touchant court-métrage “Mawbe” de Mame Seleymane Dieye et Laurent Yannick Dorego tandis que “Saloum” réalisé par le congolais Jean-Luc Herbulot et produit par Paméla Diop du Sénégal brandissait avec Yann Gaël, l’acteur principal, le LFC AWARD du Meilleur Long-métrage International. La Rédac’ en profite rendre un vibrant hommage à Mentor Ba, l’un des acteurs principaux du film “Saloum” décédé en ce milieu d’année 2023 des suites de maladie.

Place désormais à la grande compétition Camerounaise, avec les courts-métrages : Clarisse Youmbi Cheta (“Puomshe” de Cédric Nanga) et Axel Abessolo (“Jericho” de Fabrice Bekono) sont les grands vainqueurs des Prix d’Interprétation féminine et masculine. “Cold Wound” de Kini Wolfgang a remporté quant à lui le LFC AWARD du Meilleur scénario et “SA’A FEUTSEU” d’Anigue Feumba, celui du Meilleur Court-métrage pour ce 5ème anniversaire !

“Njel la séparation” de Félix Mbog Len Mapout a été sacré Meilleur Court-métrage documentaire et “La Promesse du Bagne” de Joseph Djom, produit par le désormais regretté Dr Dieudonné Alaka a remporté le LFC AWARD du Meilleur Documentaire.

Dans la sous-catégorie longs-métrages, les LFC AWARDS d’interprétation masculine et féminine en 2nd rôle ont été remportés par Quinny Ijang pour “Planter’s Plantation” d’Eystein Young Jr et Assala Kofane pour “Kankan” de Joseph Akama.

Sans grande surprise, Nimo Loveline (“The Planter’s Plantation”) et Landry Nguetsa (“Kankan”) ont conquis haut la main le coeur exigeant du Jury et remporté respectivement les LFC AWARDS d’interprétation féminine et masculine dans un 1er rôle !

Indétrônable sur le Prix du Scénario aux LFC AWARDS, Lea Malle Frank Thierry est devenu au fil des Cérémonies une véritable légende dans cette catégorie ! Vous devez être un Scénariste de son talent voire au-dessus pour désormais espérer lui arracher ce trophée qui semble lui être dédié. La Rédac’ salue cet exploit du Scénariste et Réalisateur, qui en fait une valeur sûre et un gardien d’histoires authentiques racontées par et pour les nôtres. Il a reçu son trophée des mains précieuses et expertes de Mr le Maire, également Scénariste, Acteur et Réalisateur Nkany Nkwaï.

La Meilleure Image a été celle d’Arsène Romuald Mvondo pour le film “La Vallée des Aigles” d’Olivier Assoua, tandis que Serge Minyem remportait le LFC AWARD du Meilleur Son. Côtés HMC (Hair, Make Up, Costume), Corinne Elemva a décroché le Prix du Maquillage pour “Kankan” et Assanga Carlton et Quinny Ijang celui du Meilleur Costume pour “The Planter’s Plantatation”. Nji Bertrand est le Meilleur Décorateur avec “The Planter’s Plantation” et Bétel Petho le Meilleur Monteur pour “Kankan”. C’est avec ironie qu’au cours de la soirée, les invités n’ont pas hésité à scander “Kankan-Plantation” pour marquer la dualité des deux films dans la compétition.

Après un suspense insoutenable où d’un côté la salle répétait “Kankan” inlassablement et de l’autre “The Planter’s Plantation” avec la même ferveur, la charismatique Marraine du 5ème anniversaire Brenda Shey Elung (Chairman of CFI), après un magnifique discours de clôture a annoncé le grand vainqueur des LFC AWARDS Acte 5. : “THE PLANTER’S PLANTATION” d’Eystein Young Jr ! Le film a ainsi pu bénéficier de sous-titres professionnels faits par notre Partenaire Officiel Sharly Dubbing Production.

La 6ème Cérémonie des LFC AWARDS est prévue le 30 novembre 2023 à Douala avec pour invité d’honneur l’Acteur et Réalisateur Steve Tientcheu.

REVIEW : “L’ACCORD”, une oeuvre émouvante d’authenticité

“L’ACCORD” est indéniablement le film événement de ce début/milieu d’année 2022, une oeuvre signée par le réalisateur et scénariste qu’on ne présente plus Lea Malle Frank Thierry, qui livre ici un second long-métrage qui assoit définitivement la patte qui est la sienne. REVIEW.

Lea Malle Frank Thierry, c’est d’abord une plume. Toutes ses oeuvres de son court-métrage “MES VAMPIRES” à son deuxième long-métrage aujourd’hui “L’ACCORD”, mettent l’histoire au centre de tout. Pour le confirmer, il n’y a qu’à voir son palmarès aux LFC AWARDS, où le Cinéaste a déjà remporté trois fois le LFC Award tant convoité du Meilleur Scénario. Avec ce nouveau film, Lea nous prouve ce que l’on savait tous déjà : il est un excellent scénariste !

Mais la véritable force de Lea Malle Frank Thierry, réside dans l’authenticité à la fois touchante et bouleversante qu’il parvient à mettre systématiquement dans chacune de ses oeuvres. Lea Malle est Camerounais, Lea Malle est Africain et tellement fier de l’être que c’est contagieux. Ses films respirent l’amour pour son pays et pour son continent. A la Rédaction, nous sommes particulièrement sensible à cette approche qui manque à beaucoup de films que nous découvrons chaque jour, mais que nous retrouvons sans cesse lorsque c’est Lea Malle derrière la caméra. On s’identifie. On est fier d’arriver à reconnaitre nos rues, nos quartiers, notre identité et notre diversité culturelle. Les oeuvres de Lea Malle nous re connectent avec qui nous sommes, sans échappatoire aucun et ça fait un bien que nous aurons peine à décrire avec des mots.

“L’ACCORD”, c’est une histoire de famille, une histoire d’amour à l’africaine avec tout ce que cela implique de bons comme de mauvais. La place du père, les combats d’une mère, mais aussi le passage à l’âge adulte d’une jeunesse fragilisée par son environnement et par ses inégalités sociales. La politique n’est jamais loin et quand tous ces éléments se retrouvent dans un même film, on sait déjà qu’on va passer un bon moment de Cinéma. La cerise sur le gâteau, un casting frais, précis où des perles se révèlent, où chaque acteur ou actrice a quelque chose de solide à défendre à l’écran.

Vanessa Ambassa et Jakin Touwole nous touchent par la justesse de leur jeu tout en sobriété, tout en finesse. Ils nous convaincs sans grands efforts et incarnent ensemble le point de départ d’une rencontre entre deux familles que tout oppose mais que l’amour de leurs enfants va réunir. Mais tout ne se passe pas comme l’on aimerait, évidemment. L’évolution de leurs deux personnages est néanmoins négligée au profit de secondaires qui en deviendraient presque des principaux. Si l’effet était voulu, il aurait gagné à avoir une écriture plus précise encore, plus assumée.

COUP DE COEUR. Oui, dans “L’ACCORD” elle ne pourra pas vous échapper, vous laisser indifférent, vous faire douter de sa place dans ce casting intelligent. Thérèse Ngono. L’actrice est au sommet de son art, au sommet de son savoir-faire. Presque passée aux oubliettes, effacée par une vague d’actrices qui savent se “vendre” et se mettre en valeur à coups de shooting photos où elles n’ont jamais deux jours de suite la même tête, Thérèse Ngono rappelle une chose : une actrice, c’est d’abord le jeu. Et elle JOUE, massah ! Vraie de bout en bout. Authentique de la première à la dernière réplique. Thérèse n’a pas besoin de larmes pour nous toucher. Sa présence suffit. Et à chaque fois qu’elle n’est plus à l’écran, on attend avec impatience sa prochaine séquence. Toute la Rédac’ se réuni avec émotion lui dire un MERCI infini. Le chemin du Cinéma au Cameroun devient moins long face à de telles performances. Nous avons de grandes actrices, nous avons Thérèse Ngono.

Parrain de la dernière édition des LFC AWARDS, la présence de l’immense Ebenezer Kepombia dans “L’ACCORD” est rassurante et donne une aura particulière à l’oeuvre. Une participation que l’on voit tout de suite comme le soutien d’un aîné à son cadet. Comme le respect d’un cadet pour son aîné. Ca fonctionne. Sans effort, aucun. Courez voir “L’ACCORD” au Cinéma, au Cameroun et/ou en Côte d’Ivoire où le film est à l’affiche des salles MAJESTIC. Et surtout n’y allez pas seul, car “L’ACCORD” est définitivement une oeuvre qui se partage.