REVIEW : Échec et mat, la série de l’heure!

Hello les LFCinéphiles. Vous l’avez compris, aujourd’hui nous allons parler d’Échec et mat, la série qui depuis quelques semaines déjà tient en haleine les cinéphiles camerounais (et pas que) du pays comme de la diaspora.

Rappelons pour ceux qui ne le savent pas, que la totalité de la saison 1 est disponible en exclusivité pour les abonnés de Wouri TV. Par ailleurs elle est en diffusion sur la chaine YouTube de wouri TV à une fréquence hebdomadaire. Notons qu’après la diffusion du premier épisode lors de la semaine de lancement, suite à l’euphorie des cinéphiles qui ont presque supplié l’équipe, car ils en voulaient plus, la chaine a décidé pour les semaines successives de passer d’1 à 2 épisodes tous les vendredis. Enfin, pour ceux qui téléchargent gratuitement l’application wouri tv pour téléphone android, eh bien, ils ont droit à 4 épisodes par semaine.

Maintenant que vous avez tous les détails sur la diffusion de la série, et si on se focalisait donc sur celle-ci? Il s’agit de la première série du réalisateur Saïmon William Kum, auteur entre autre des longs métrages Hunted (un de mes coups de cœur découvert sur wouri tv) et Behind. Cette série je, l’ai personnellement surnommé ‘’La série de l’heure’’ !!! Et comment ne pas me donner raison quand on fait un tour sur YouTube ou sur la page facebook de la série et qu’on prend connaissance des nombreux commentaires emplis d’enthousiasme des cinéphiles? Une cinéphile a même déclaré qu’Échec et mat était sa CAN à elle, et que le rendez-vous de vendredi sur YouTube pour la diffusion des 2 épisodes était le rendez vous le plus attendu de la semaine. C’est vous dire l’ampleur de la fièvre Échec et mat!

J’avais été personnellement séduite par Hunted, film à travers lequel j’ai découvert Saïmon William Kum et dès lors pour moi il fait partie des réalisateurs camerounais à tenir d’œil. Ainsi, quand j’ai entendu parler du projet Échec et mat, c’était naturellement un projet à suivre de près. Déjà le titre en soi, Échec et mat, était pour moi (comme je suppose pour beaucoup d’autres) une promesse implicite. Quand on sait la complexité du jeu d’échec (personnellement je n’ai justement jamais pu y faire long feu, lol) d’où est tiré la formule éponyme, on se dit tout de suite que le réalisateur nous fait ainsi la promesse que la série sera d’une complexité à laquelle nous ne sommes pas habitué et qu’il faudra s’attendre à des jeux de pouvoirs sans pitié.

Une fois le casting dévoilé j’ai été encore plus conforté dans l’idée que cette série ravirait certainement pas seulement mon cœur, mais celui de milliers de cinéphiles camerounais et d’ailleurs. Parce que quand on a ensemble sur un même plateau Alain Bomo Bomo, Élisabeth Cynthia, Hervé Ngueutchouang, Édith Moukam et Emy Bassong (qui nous a séduites dans les Tchakai et qu’on avait tous hâte de voir sous une autre dimension), on sait déjà qu’on en aura probablement pour notre compte. Et pour ma part, ce fut largement le cas. Ce casting a également été la scène de la dernière prestation de la regrettée Stéphanie Meukamgang qui incarne la maitresse de William Kenmoe.

Dès le premier épisode, le réalisateur a su nous plonger dans la guerre glaciale qui oppose Éden Kenmoe (incarnée par Emy Dany Bassong) et la puissante famille Kenmoe. Elle est l’épouse de William Kenmoe (incarné par Alain Bomo Bomo). D’emblée, alors qu’on n’avait pourtant pas forcément tous les détails sur les causes de cette guerre, les téléspectateurs avaient déjà des parties pris et deux camps se sont naturellement formés : la team Éden d’un côté, et la team Kenmoe de l’autre qui planifiait déjà la leçon cuisante que la famille donnerait à cette fouteuse de trouble. Alors même que tous attendaient les épisodes suivant pour mieux comprendre les conflits qui opposaient ces 2 parties, et voir qui aurait le dessus, la mort d’Éden va venir bouleverser le cours des choses.

Mais qui a tué Éden Kenmoe? Les cinéphiles se sont dès lors transformés en véritable inspecteur Colombo et chacun mène sa propre enquête convaincu de savoir qui est le meurtrier. L’inspecteur de police Kum (incarné par le réalisateur Saïmon William Kum) en charge de l’enquête semble déterminé à découvrir la vérité sur ce meurtre. Malgré la pression de cette puissante famille prête à user de leur pouvoir pour étouffer l’enquête, ce dernier n’a pas froid aux yeux et ne recule devant rien ou devrais je dire devant personne, pour découvrir qui est derrière l’assassinat de la jeune femme. Commence alors une chasse au meurtrier au cours de laquelle on assiste successivement à des révélations accablantes sur les membres de la famille Kenmoe et leurs proches, mais aussi sur la victime. Tout le monde semble avoir des squelettes dans le placard dans cette famille, et on en fini pas de découvrir des secrets les uns plus scandaleux que les autres. Et on passe naturellement d’un suspect à l’autre. Et que dire de la gouvernante des Kenmoe qui se livre à un déballage déconcertant sur la famille? Cette dernière d’ailleurs parmi les suspects favoris des cinéphiles.

Plus l’enquête avance, plus on peut découvrir qui était Éden. Tantôt ange, tantôt démon, on a un peu du mal à la définir, et encore plus à savoir ce qu’elles étaient finalement ses aspirations. Presque tout le monde dans le cercle des Kenmoe semble avoir une raison de souhaiter sa disparation. Du coup, vers qui orienter les soupçons? Une chose est sûre, si Éden n’était pas un enfant de cœur, les Kenmoe et leurs proches apparemment ne le sont pas non plus. Du moins pas tous. La vie de tout ce beau monde semble être un jeu d’échec. Chacun plaçant ses pions et avançant sans dévoiler ses vraies intentions et protégeant ses intérêts dans l’attente du moment opportun pour crier en vainqueur : Échec et mat. Mais dans le jeu d’échec, rien n’est jamais acquis justement. A tout moment on peut être frappé alors qu’on pensait avoir tout sur contrôle. Eh oui Échec et mat! Mais qui sera donc celui qui restera debout en vainqueur? Le réalisateur compte bien nous tenir en haleine jusqu’au bout. Je ne sais pas vous, mais moi j’aime ca.

Mon bilan de la première saison : Je l’ai terminé sur Wouri TV via mon abonnement et ca a tout simplement été un régal. C’est une première dans ce genre au Cameroun et pour moi, je dis bien pour MOI, le réalo a fait d’un coup d’essai un coup de maître. Comme toute œuvre, il y a certainement des manquements et des choses à améliorer, mais dans l’ensemble, c’est une grande réussite pour ma part. L’enthousiasme et les commentaires des téléspectateurs témoignent du fait que cet avis est largement partagé. Le scénario est plein d’intrigues et de rebondissements, et tient le téléspectateur en alerte jusqu’au bout. Quand on croit avoir tout cerné, il y a une ultime révélation qui vient tout chambouler. Et à chaque fois qu’on pense bingo, Échec et mat… le jeu ne fait que commencer en fait

Côté jeu d’acteur on a eu droit à une performance à la hauteur de ce qu’on attendait des têtes d’affiche comme Élisabeth Cynthia, Édith Moukam, Hervé Nguetchuang. Mon grand coup de cœur : Alain Bomo Bomo. Ceux qui me connaissent et lui-même savent à quel point je suis fan de son jeu, mais là il a été juste magique. Carrément reversant. Ce que j’ai adoré, c’est que tout se passait dans le regard avec une expression faciale dosée de façon exquise, sans aucune exagération de la gestuelle. Le résultat était juste magique. Et que dire de sa fraicheur légendaire?

Mon deuxième grand coup de cœur c’est Emy Bassong. Waouh! Après la révélation dans les Tchakai, j’avais très hâte de la voir dans une autre dimension et elle m’a éblouie par son jeu. Elle a su rentrer dans son rôle comme s’il était taillé sur mesure pour elle, et donner une réplique impeccable à Alain Bomo Bomo et Hervé Nguetchuang . Ce trio a même été surnommé le trio magique sur la toile. Les commentaires sur YouTube et sur facebook indiquent en outre qu’Éden est le personnage le plus aimé de la série, ceci malgré que jusqu’ici, elle soit présentée comme une véritable diablesse. Une mention spéciale également à l’inspecteur Kum, très crédible dans la posture de l’inspecteur que rien n’intimide, pas même un préfet. Je suis personnellement fan de cette petite insolence qu’il affiche souvent et de sa voix douce (oui oui chacun son détail, lol). Enfin un coup de cœur pour la petite Valentine Kenmoe (fille d’Éden et William Kenmoe), la petite étoile du plateau.

Pour les manquements, je ne suis pas du genre à trop focuser dessus face à une bonne œuvre, parce que je sais qu’il y a mieux placé pour le faire. Mais je citerais le fait qu’il y avait parfois un manque de crédibilité dans les décors (par exemple une chambre à coucher avec juste une armoire dans la pièce et basta), et dans le choix de costumes de certains personnages. Les occasions de regroupement autant heureux (anniversaires) que malheureux (enterrement, messe de requiem) manquent à mon goût d’ambiance crédible (mais j’avoue que c’est une observation, en ce qui me concerne, récurrentes dans les productions camerounaises). Et au niveau du jeu d’acteur de la part de certains personnages, on aurait pu faire mieux. Par exemple, vu l’importance de son rôle, j’aurais souhaité une interprétation plus poignante de la gouvernante des Kenmoe.

Donc voilà pour ma chronique Échec et mat. N’hésitez pas à nous faire part de vos avis et commentaires si vous regardez déjà la série. Sinon pour les autres, vous avez plus haut les informations sur la diffusion. Je rajouterais juste qu’après la CAN, Canal2 international diffusera la série en intégralité, de lundi à vendredi à 20h30. Restez focus pour la date de départ. Et la saison 2 ne sera pas disponible sur YouTube ou sur l’application android, mais rien que sur canal2 et pour les abonnés de Wouri TV.

Doris Jiofack, Présidente de l’Académie des LFC Awards.

ECRANS NOIRS 2019 : LES PRODUCTIONS CAMEROUNAISES EN COMPÉTITION – liste définitive

longs-metrages-camerounais-ecrans-noirs-2019-lefilmcamerounaisLa liste modifiée (dernière version) des nommés aux Ecrans Noirs 2019 est enfin connue. Lors de cette 23 ème édition du festival qui se déroulera du 13 au 20 juillet, le Cameroun y est représenté 39 fois, pour un total de 36 productions. Petit état des lieux des productions camerounaises en compétition.

Trente-six productions pour un total de 39 nominations. Comparée à la première sélection annoncée par les organisateurs d’Ecrans Noirs, moins de productions camerounaises demeurent en compétition. Comme lors de la précédente édition, elles sont pourtant encore bien représentées lors de ce festival Ecrans Noirs 2019. Et c’est évidemment sans surprise dans les catégories courts-métrages, longs-métrages et documentaires camerounais que l’on retrouve le plus gros du bataillon 237 land, et le plus de modifications.

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“Le Palmier de la discorde” a été retiré de la sélection officielle.

C’est un des changements majeurs. Entre la première sélection des Ecrans Noirs et la seconde, le nombre de films en compétition dans la catégorie courts-métrages camerounais est passé de 12 à 9. Cependant, le nombre  de films reste en hausse par rapport à l’année dernière (9 en 2019 contre 7 l’année dernière).

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Initialement nommés dans cette catégorie courts métrages camerounais, Angles de Lea Malle Frank Thierry et La Marche de Calvin Yadia en seront retirés, mais restent dans la catégorie courts-métrages Afrique Centrale, avec Requiem Prologue de Cyrielle Raingou. Les deux derniers courts-métrages ont aussi été sélectionnés dans la catégorie court-métrages internationaux. Le Palmier de la discorde de Charles Soh Tacha a aussi fait les frais des modifications dans la sélection officielle, où il ne figure plus parmi les nommés de la catégorie court-métrage camerounais.

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Le Festival Ecrans Noirs a décidé de retirer de la Sélection Officielle Camerounaise tous films ayant déjà été vus (toutes projections confondues) sur le territoire national  au nom de l’article 3 du règlement sur l’exclusivité des films inscrits au Festival.

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“Testament” et “Deux couples, un destin” ont été retirés de la sélection officielle.

Egalement victime de la décision du Festival Ecrans Noirs, Defying the 6th de Neba Lawrence, ne sera pas en compétition des longs-métrages camerounais, ainsi que Testament de Akuro Tikum Titus, et Deux couples, un destin de Gabi Ruben Ngounou, faisant baisser le total des films en compétition dans cette catégorie de 8 à 5 ( contre 10 en 2018).

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On retrouve néanmoins dans cette catégorie long-métrages camerounais Virgin Blade de Chinepoh Cosson, récipiendaire en 2018 de l’Ecran du film camerounais pour Rebel Pilgrim, et Trauma de Cynthia Elisabeth Ngono, deux fois sacrée meilleure actrice camerounaise.

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Aucun de ces films n’a été nommé dans la catégorie Longs métrages internationaux, où le Cameroun sera représenté par Les armes miraculeuses de Jean-Pierre Bekolo, également nommée dans une nouvelle catégorie crée à la faveur de la nouvelle sélection modifiée appelée Fiction-docs Afrique Centrale.

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La catégorie documentaires camerounais a aussi été très touchée par la décision du Festival Ecrans Noirs. Sur mes Pas de Madeleine Autet et UN de Nabe-Daone ont tous les deux disparu de la sélection. L’énigmatique Futur dans le Rétro de Jean-Marie Teno est l’unique documentaire camerounais à avoir été sélectionné parmi les documentaires internationaux.

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Enfin, et non des moindres, même si la catégorie a échappé aux modifications intervenues dans la sélection officielle, le Cameroun est représenté 4 fois dans la catégorie séries internationales, dont All Ventures de L.T Njeck.

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La LFC team souhaite bonne chance à chacun des nommés. RDV du 13 au 20 juillet pour le verdict…

M.N