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ECRANS NOIRS 2019 : LES PRODUCTIONS CAMEROUNAISES EN COMPÉTITION – liste définitive

longs-metrages-camerounais-ecrans-noirs-2019-lefilmcamerounaisLa liste modifiée (dernière version) des nommés aux Ecrans Noirs 2019 est enfin connue. Lors de cette 23 ème édition du festival qui se déroulera du 13 au 20 juillet, le Cameroun y est représenté 39 fois, pour un total de 36 productions. Petit état des lieux des productions camerounaises en compétition.

Trente-six productions pour un total de 39 nominations. Comparée à la première sélection annoncée par les organisateurs d’Ecrans Noirs, moins de productions camerounaises demeurent en compétition. Comme lors de la précédente édition, elles sont pourtant encore bien représentées lors de ce festival Ecrans Noirs 2019. Et c’est évidemment sans surprise dans les catégories courts-métrages, longs-métrages et documentaires camerounais que l’on retrouve le plus gros du bataillon 237 land, et le plus de modifications.

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“Le Palmier de la discorde” a été retiré de la sélection officielle.

C’est un des changements majeurs. Entre la première sélection des Ecrans Noirs et la seconde, le nombre de films en compétition dans la catégorie courts-métrages camerounais est passé de 12 à 9. Cependant, le nombre  de films reste en hausse par rapport à l’année dernière (9 en 2019 contre 7 l’année dernière).

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Initialement nommés dans cette catégorie courts métrages camerounais, Angles de Lea Malle Frank Thierry et La Marche de Calvin Yadia en seront retirés, mais restent dans la catégorie courts-métrages Afrique Centrale, avec Requiem Prologue de Cyrielle Raingou. Les deux derniers courts-métrages ont aussi été sélectionnés dans la catégorie court-métrages internationaux. Le Palmier de la discorde de Charles Soh Tacha a aussi fait les frais des modifications dans la sélection officielle, où il ne figure plus parmi les nommés de la catégorie court-métrage camerounais.

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Le Festival Ecrans Noirs a décidé de retirer de la Sélection Officielle Camerounaise tous films ayant déjà été vus (toutes projections confondues) sur le territoire national  au nom de l’article 3 du règlement sur l’exclusivité des films inscrits au Festival.

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“Testament” et “Deux couples, un destin” ont été retirés de la sélection officielle.

Egalement victime de la décision du Festival Ecrans Noirs, Defying the 6th de Neba Lawrence, ne sera pas en compétition des longs-métrages camerounais, ainsi que Testament de Akuro Tikum Titus, et Deux couples, un destin de Gabi Ruben Ngounou, faisant baisser le total des films en compétition dans cette catégorie de 8 à 5 ( contre 10 en 2018).

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On retrouve néanmoins dans cette catégorie long-métrages camerounais Virgin Blade de Chinepoh Cosson, récipiendaire en 2018 de l’Ecran du film camerounais pour Rebel Pilgrim, et Trauma de Cynthia Elisabeth Ngono, deux fois sacrée meilleure actrice camerounaise.

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Aucun de ces films n’a été nommé dans la catégorie Longs métrages internationaux, où le Cameroun sera représenté par Les armes miraculeuses de Jean-Pierre Bekolo, également nommée dans une nouvelle catégorie crée à la faveur de la nouvelle sélection modifiée appelée Fiction-docs Afrique Centrale.

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La catégorie documentaires camerounais a aussi été très touchée par la décision du Festival Ecrans Noirs. Sur mes Pas de Madeleine Autet et UN de Nabe-Daone ont tous les deux disparu de la sélection. L’énigmatique Futur dans le Rétro de Jean-Marie Teno est l’unique documentaire camerounais à avoir été sélectionné parmi les documentaires internationaux.

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Enfin, et non des moindres, même si la catégorie a échappé aux modifications intervenues dans la sélection officielle, le Cameroun est représenté 4 fois dans la catégorie séries internationales, dont All Ventures de L.T Njeck.

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La LFC team souhaite bonne chance à chacun des nommés. RDV du 13 au 20 juillet pour le verdict…

M.N

REVIEW : REBEL PILGRIM, un mélodrame non linéaire

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L’Écran du long-métrage Camerounais et Afrique Centrale, REBEL PILGRIM, est un mélodrame au scénario non linéaire. Le film de Paul Samba et Chinepoh Cosson offre une belle histoire ancrée dans de magnifiques décors de villages du 237 Land et les traditions locales. Une oeuvre apaisante au rythme régulier, qui est parvenue à se créer une identité scénique et visuelle propre. REVIEW.

Enfin un film qui propose un vrai héros, et de surcroît une femme… En cela, REBEL PILGRIM fait du bien. Un bien fou de voir une jeune femme camerounaise lambda, cheveux en bataille quasi jamais tressés mais d’autant plus belle, se battre pour ses convictions. Parce que le personnage de Leyonga, interprétée par Azah Melvine qui a d’ailleurs obtenu l’Ecran de la Meilleure Actrice Camerounaise pour ce rôle, c’est la femme forte qui se tient debout et continue à croire à son avenir qu’elle entend construire de ses mains.

Femme forte mais cabossée et fragile, à l’image du long-métrage, un mélodrame jonché de larmes, parfois un peu trop, au récit non linéaire. Un scénario en zigzag, comme pour traduire l’errance de cette pèlerine à la fois douce et entêtée, farouchement opposée à la polygamie, dont l’un des effets pervers, d’après sa douloureuse expérience, est le mariage forcé. Pourtant en dépit de ces aller-retours entre le présent et le passé, le film de Paul Samba et Chinepoh Cosson conserve tout au long de sa durée une constante dynamique et un rythme régulier.

Certes, cette régularité, portée par de répétitives musiques de fonds et des bruits d’oiseaux, participe à l’ambiance apaisante et l’identité propre du film, mais au détriment d’un certain peps, faute d’effets de surprises, de suspense … qui rajoutent un peu de sel à une production. De fait, REBEL PILGRIM rentre dans la catégorie des mélodrames familiaux, un peu à la manière de « Légende d’automne » (1995) d’ Edward Zwick, et également dans lequel c’est un des personnages qui narre l’histoire.

Un genre languissant et monocorde, sans être ennuyeux, qui exploite particulièrement le registre de l’émotion, ce que REBEL PILGRIM n’a pas manqué de faire. Les élans dramatiques sont renforcés dans le film par des plages musicales dont la quasi-totalité a été empreintée à des grands classiques internationaux (Soundrack de « La Liste de Schindler » (1993) de Steven Spielberg, et de « Gladiator » (2000) de Ridley Scott entre autres). Le contraste entre une forte identité visuelle locale, du fait notamment de magnifiques décors et paysages du 237 Land, ainsi que des choix scéniques, et une identité sonore étrangère est intéressant. Il rajoute un petit côté grandiloquent au long-métrage.

Pourtant, on ne peut s’empêcher de se demander qu’aurait donné une composition musicale avec des instruments et influences plus locales et / ou traditionnelles. Aurait-elle renforcée cette identité scénique et visuelle déjà si marquée de REBEL PILGRIM, ou au contraire, aurait-elle atténué le style mélo-dramatique sur lequel repose tout le long-métrage? Dans tous les cas, Paul Samba et Chinepoh Cosson ont tranché. Résultat, le film a remporté l’Écran du long-métrage camerounais et Afrique Centrale. Bien joué!

M.N.