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À L’AFFICHE : Les camerounaises vues par le Cinéma

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De la femme traditionnelle à la femme forte, en passant par celles soumises ou angoissée. Les femmes camerounaises sont décrites au cinéma sous multiples aspects. Les diverses représentations qui en sont faites au grand écran montrent la multitude et la complexité de leurs conditions de vie, autant que leur paradoxe. Petit florilège.

Le sujet est inépuisable. La femme reste un des thèmes classiques du cinéma et de l’art en général. En l’inscrivant dans le contexte particulier camerounais, les cinéastes du 237 land y dressent un portait contrasté des conditions de vie, des difficultés, des forces, des contrastes et attentes des femmes camerounaises.  

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Image from the film “A man for the Wee-end”

La traditionnelle. Dans le « cri de coeur »(2009), Pierre Loti Simo dresse le portrait de la femme traditionnelle camerounaise dans un foyer polygame. La femme traditionnelle y est décrite à la fois attachée et fidèle aux coutumes, ce qui ne l’empêche nécessairement pas d’être réceptive et ouverte aux préoccupations et enjeux de la nouvelle génération.  

La femme soumise. Dans son court-métrage « Beyond the reality » Serge Fonda nous plonge dans les paradoxes de la femme moderne. Le réalisateur décrit le fossé qui existe entre les fantasmes de couple de la femme camerounaise, qui rêve d’une relation inversée entre un mari hyper-dominant et une femme soumise à ses ordres. 

La femme qui redonne espoir. Dans le court-métrage « Life Point », Achille Brice nous parle de ces jeunes femmes porteuses de vie.  Le film raconte l’histoire d’un professeur d’université à la retraite de 75 ans et obsédé par le suicide qui reprend goût suite à sa  rencontre avec une jeune réfugiée de la République Centrafricaine. 

La prête-à-tout par amour. Dans son long métrage « W.A.KA » (2014), Françoise Ellong met en scène une mère célibataire prête à tout, y compris vendre son corps, pour subvenir aux besoins de son fils. Mathilde est le symbole de ces mères courages, faisant face à une vie qui ne leur a pas toujours sourit. 

La femme forte. Dans « A man for the weekend », Syndy Emade campe le rôle d’une femme d’affaire accomplie mais qui rencontre des difficultés dans sa vie amoureuse. Tandis que dans « Little Cindy » (2018), il y est question d’une femme à priori forte, mais complètement angoissée à l’idée de ne pas pouvoir avoir d’enfants. Des problématiques qui parlent à de plus en plus de camerounaises. 

Les conditions des femmes camerounaises sont de mieux en mieux représentées dans toutes leurs complexités. Ce que LFC ne peut que saluer. 

M.N.

MUST READ : La richesse du Cinéma en langues

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Pierre Loti Simo “Le Cri du Coeur”

Les langues locales, encore trop peu présentes au cinéma, sont pourtant un atout pour les scénarios et les acteurs qui y gagnent en crédibilité et naturel. Les rares films en langues, qui contribuent à la diversité linguistique et culturelle du Cameroun, méritent bien d’être salués.

On se souvient d’Eriq Ébouaney, l’acteur qui parlait fièrement Duala dans un blockbuster américain. Un court instant de reconnaissance et de fierté cinématographique. Peut-être un peu trop bref, mais assez rare et symbolique pour rester une anthologie. Ci-dessous la vidéo, juste parce que ça fait du bien de sentir son patois du village valorisé aux yeux du monde.

Au delà de la reconnaissance linguistique et culturelle, le cinéma en langues a de nombreux avantages. L’une des forces du court-métrage « Le cri du coeur » de Pierre Loti Simo. provient justement du fait que le film, qui parle des traditions, est totalement en langue locale. Le choix du patois renforce la cohérence du scénario et de la mise en scène. Et en plus de jeux d’acteurs globalement fluides et d’assez bonnes transitions entre les scènes, le patois apporte une touche supplémentaire de spontanéité et de naturel.

Parler en langues locales peut donc se transformer en un véritable atout pour votre film. Il permet en outre une plus grande démocratisation du 7ème art, notamment auprès  de scénaristes et d’acteurs plus à l’aise dans leurs langues natales.

M.N.